Grand Hotel de Font Romeu
Grand Hotel de Font Romeu
aujourd hui en deux chambres sont devenues des studios à la vente ou location
La commune de Odeillo-Via accorde le 19 novembre 1905 la concession de six hectares de terrain pour la construction entre l’Ermitage et Odeillo-Via, au lieu-dit « Font-Romeu », d’un hôtel projeté par Albert Lafargue, professeur perpignanais enseignant les mathématiques à Paris. La « Société des Chemins-de-fer et Hôtels de Montagne aux Pyrénées » est dirigée par Jean-Raoul Paul, ingénieur des Ponts-et-Chaussées et directeur de 1913 à 1932 de la « Compagnie des Chemins de Fer du Midi » qui réalise la ligne ferroviaire de Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol. Elle construit le palace hôtelier qui comprend 200 chambres, de nombreux équipements sportifs dont tennis, patinoire, golf, pistes de ski et de luge, mais aussi casino, piste de danse et diverses salles d’activités culturelles et de détente. Equipé d’une station de Télégraphie Sans Fil (T.S.F.), moyen de communication d’avant-garde à l’époque, il est destiné à accueillir une riche clientèle internationale. « Le Grand Hôtel de Font-Romeu », réalisé par l’architecte Henri Martin, est inauguré le 28 juillet 1913 selon un bâtiment de 150 m de long sur sept étages et entièrement réalisé en granit. Promu à grands coups de publicité, il attire rapidement une clientèle parmi laquelle des artistes, têtes couronnées, hauts-fonctionnaires et personnalités politiques. L’hôtel périclite ensuite, forts de deux fermetures momentanées liées aux conflits mondiaux en 1914 et 1939. Le Directeur, Fernand Bouyonnet cumule à deux reprises le mandat de maire (1929 à 1941 et 1947 à 1959) et ne dirige plus qu’une structure allégée à la suite de la vente en appartements de plusieurs étages avant la fermeture définitive en 1975.
Réputée pour son climat, son ensoleillement et ses splendides paysages, la commune se développe sous forme de villégiature d’été en montagne. A partir de décembre 1920, vanté par l’académicien Louis Bertrand et Emmanuel Brousse, sous-secrétaire d’Etat aux Finances (1920 à 1921), « Font-Romeu » devient station sportive d’hiver.
En 1922 la société « Club des Sports de Font-Romeu » est en voie de création avec pour membres du Comité directeur le prince de Monaco, le député Emmanuel Brousse et le vice-président du Touring Club de France.
Le 21 mars 1925 le conseil municipal vote la création d’une première piste de ski sans remonte-pentes.
La clinique « L’Espérance »est construite en 1922. L’ouverture en 1925 du « Balcon de Cerdagne », l’Etablissement Héliothérapique des Pupilles de l’Ecole Publique pour soigner la tuberculose, l’un des plus hauts d’Europe, dont les travaux ont duré de 1920 à 1924, confirme le caractère climatique de la station et préfigure la création de plusieurs maisons à caractère sanitaire pour les enfants. Le Docteur Capelle dirige les deux établissements. L’arrêt de la prise en charge financière des soins par la Sécurité Sociale est à l’origine de la disparition progressive dès la fin du XXe siècle de ces structures dont certaines sont transformées en programmes immobiliers.
Les 04 et 05 août 1926 est couronnée la « Moranetta » ou Vierge de Font-Romeu.
En 1926 l’ouverture simultanée de trois hôtels oriente la commune vers le tourisme, préfigurant l’aménagement d’un syndicat d’initiatives le 03 mars 1936. Le casino est construit selon les plans de l’architecte catalan Edouard Mas Chancel et à partir de matériaux vernaculaires dont le marbre blanc du Cambre d’Aze, le granit d’Egat, la brique rouge de Sainte-Léocadie et l’ardoise de Vallcebollère.
En continuité de la création de l’école de ski en 1936, les premières remontées mécaniques voient le jour en 1937.
En 1938 sur la route en direction de Mont-Louis, un arboretum géré par l’Office National des Forêts (O.N.F.) est créé sur un terrain de 8,5 hectares dans la forêt domaniale de la commune, pour tester le comportement de diverses espèces d’arbres en zone d’altitude.
Le 31 octobre 1954 la statue du Christ-Roi est inaugurée. C’est une réplique du Saint-Suaire de Turin qui s’inspire de la statue du « Cristo Redentor » de Rio de Janeiro (Brésil). De 7,30 m de hauteur, socle compris, elle est sculptée dans un bloc de 35 tonnes de marbre de Carrare, par le barcelonais Emili Colom (1924 - 2007) missionné par un riche agent de change barcelonais, César Doncel, qui avait offert préalablement le terrain pour la construction de l’église.
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